vendredi 11 juillet 2008

Reflexions autour de la laîcité -1-

Plusieurs blogs ont évoqué la question de l'association tunisienne pour défendre la laïcité. Une association qui prétend être culturelle nonobstant le mot laïcité. Un mot faisant partie de la sphère politique. Le mot laïcité est utilisé dans une forme définie avec l'article la. La laïcité est semble-t-il bien définie sinon déjà connue dans notre contexte tunisien. Or,il n'y a pas une seule forme de laïcité ni même une laïcité dans l'histoire contemporaine de notre Tunisie. Puis il y a le mot défendre et là ça m'amuse beaucoup de reprendre la burlesque réflexion du romancier tunisien Hssan BEN OTHMAN : pourquoi on défend toujours et on n'attaque jamais pour fixer les finalités des associations dites indépendantes? La formulation même de l'intitulé de cette probable association (en cours de validation ou en attente) ressemble beaucoup à celui de la ligue tunisienne des droits humains. Mais la différence c'est que à l'échelle internationale il n'y a pas de fédération internationale de la laïcité dommage ça aurait été plus pesant!! Les membres fondateurs de cette association,soucieux de respecter les lois de la République, attendent, depuis maintenant quatre mois, patiemment l'attribution du dépôt légal pour commencer leurs activités. Le pouvoir fait la sourde oreille. Il les ignore. Et eux continuent d'attendre, attendre et s'alarmer.
Le courant obscurantiste avance et gagne du terrain au front les laïcs!!! Ils sont fainéants. Ils croient sans doute au déterminisme en histoire. Ce que la France a vécu comme faits historiques contextualisant la confrontation entre les laïcs et les hommes de de l'Église est la même confrontation qui les oppose aujourd'hui aux obscurantistes. Ils reprennent les mêmes termes et le mêmes concepts d'un autre contexte historiquement et géographiquement différents aux nôtres. Les Français ont eu leurs obscurantistes et nous pareille nous avons les nôtres. Quelle merveille de découverte!!! De même, l'évolution des deux religions est la même. (1)

12 commentaires:

khayati a dit…

Bonjour,
Il est étrange de vous voir disserter sur des faits dont vous n'avez aucune connaissance. L'Association est culturelle pour ne pas tomber sous le couperet des association politiques... Et nous ne voulons pas faire de la politique politicienne. Alors de grâce, ne faites pas le candide à partir de paris? Nous n'appliquons pas de schémas établis à paris comme vous le prétendez pour montrer que vous vous y connaissez en laicité... Nous vivons en Tunisie et au quotidien. Alors SVP, ne donnez pas de leçons à ceux qui sont sur le terrain 24/24... Les membres de cette association aimeraient avoir des propositions de votre part au lieu de recevoir des ricanements... Bien à vous.
Un memre de l'ACTDL. Khayati

Anonyme a dit…

Il y en a qui se prennent pour des lumières à ce que je vois . Je pense qu'en ôtant ton chapeau tu y verrais un peu plus clair .

Anonyme a dit…

Je ne vois pas pourquoi tu utilise le verbe prétendent «qui prétend être culturelle », si tu as des déductions ou conclusions qui démentent cela il faut en parler à moins que cela relève du procès d’intention.
Par ailleurs et nonobstant le ton un tantinet sarcastique, il est plus judicieux d’avancer des informations avérées :
La création de l’association remonte au mois de mai 2007, et cela fait plus de 4 mois que le dépôt à été tenté, pat ailleurs il ne s’agit pas de dépôt légal car il ne s’agit pas de publication mais d’un visa d’association.
Ce que je trouve gonflé de ta part de traiter les laïcs de fainéants je voudrais bien comprendre sur quoi te b.ase tu pour émettre ce jugement ?
La question cruciale en fait n’est pas : est ce que l’objet est juste pour que le visa soit donné, là n’est pas la question. Il est tout à fait normal que d’autres gens ne soient pas d’accord avec l’objet de l’association mais est ce une raison pour qu’on ne donne pas de visa.
Il s’agit d’un droit constitutionnel à exiger. Ceux qui pensent autrement ne sont pas obligé d’y adhérer, mais leur point de vue ne peut sanctionner l’octroi du visa. C’est comme si celui qui détient le pouvoir du visa est clubiste alors que le demandeur vient pour obtenir la création de l’espérance.
Pour la comparaison avec la situation de la France un développement suivra.

WALLADA a dit…

bizard qu'un étudiant vivant à Paris pense de cette manière, ton séjour en France n(est que l'oeuvre de la laicité et des acquis républiquains que notre peuple a lutté pour l'atteindre , les islamistes eux considérent l'occident دار كفر , alors je te conseille de respecter la laicité et ses partisants .

Tarek طارق a dit…

يظهرلي وليد ما تعرضش لحق أي مجموعة من التوانسة بش يشكلو الجمعية إلي يحبو عليها... و إلي هي نقطة مشروعة... أما أنا حسبما فهمت التدوينة أنها تتعرض لنقطتين تم إثارتهم من قبل بعض الناس في الأشهر إلي فاتت منها أنو الجمعية هذية ممكن بش تقعد في الوضعية هذية يعني الانتظار في وقت إلي فمة جمعيات أخرى ما انتظرتش رغم أنها تعرضت لمشاكل أمنية... أنا يظهرلي كل واحد و كيفاش يرى أنو يتصرف في الظروف هذية... و ربما فيهم البعض إلي مش مستعد يدخل في صدام... و الإمضاء المرة الفايتة باسم "مجموعة من اللائيكيين" عوض باسم الجمعية ممكن يشير إلي وجود مشاكل من النوع هذا

و النقطة الثانية يظهرلي وليد تعرض لبعض النقاط الخاصة بمحتوى الجمعية و أنا نوافقو فيهم...

يعني أنها جمعية تعلن نفسها ثقافية في حين أنها تتعرض لموضوع سياسي هي نقطة مفهومة... و ملاحظة للخياطي... إذا كان واحد يبدى ضد ما سميتو إنت "السياسة السياسوية" الحل مش أنك تسمي أية مبادرة بش تعملها بأنها ثقافية... حلول التسميات حلول سياسوية هي أيضا...

و زيد ملاحظة أخرى للخياطي... الوجود "في الميدان" 24 ساعة على 24 ساعة ما يعطيكش العصمة و ما ينزعش حق أي تونسي حتى في المريخ أنو يناقشك مادام هذا يتم في إطار الاحترام... يعني حكاية 24 على 24 مش حجة.. و هي بالضبط من الحجج السياسوية و ما تدلش على عمق ثقافي

النقطة لخرى هي موضوع تصور الواقع أو توصيف الواقع التونسي بما في ذلك استعمال مصطلح "اللائيكية" إلي نعرف وليد غزرو من زاوية إختصاصو الألسنية و الأبعاد الانتروبولوجية متاع إستعمالات كيف هكة إلي هي ماهياش اختيارات اعتباطية...
هذا موضوع مهم... أنا شخصيا تحدثت عليه أكثر من مرة بشكل أطول خاصة في الرابط هذا
http://www.scribd.com/word/full/2275756?access_key=key-12h3h5c0hrtvgb5aqylg

و نستنى في وليد بش يكمل ربما يعمق رؤيتو في التدوينات القادمة بما أنو حسبما فهمت هذية التدوينة لولة في الموضوع

Walid ben omrane a dit…

@Khayati, Bonjour,Vous avez évoqué une dans votre écrit mon absence du terrain que vous semblez bien maitriser. Vous avez raison. Mais je n'ai pas décrit la réalité sociale ou sociétale tunisienne pour me faire ce genre de "reproche".
En plus les descriptions "alarmistes" qui nous parviennent de sources de ceux qui sont sur terrain 24/24 ne sont pas crédibles car elles sont partiales. Je n'ai pas besoin de vous rappeler vous (les membres de la dite association) soubassement idéologiques et vos relations conflictuelles avec les islamistes.
En ce qui concerne l'occtroi du visa, je sais bien que vous savez bien que le pouvoir ne fait pas de différence entre association, parti, club ou même zawia pour accorder ce genre d'autorisation juridique. Donc politique politicienne de votre part il n'y a pas photo!!

@lux: No comment.

@ Azwaw: Le sens du mot prétendre que j'ai visé dans mon texte est celui du verbe vouloir, Le Robert confirme ce sens par ailleurs.
Je rectifie par rapport à la question du visa. Je ne voulais pas faire d'amalgale. Merci pour la précision.
Le mot fainéant est à prendre à un sens plus creusé. Quand on met une etiquette pour décrire un courant religieux en reprenant le même terme qu'avait utilisé une civilisation ayant sa propre exoérience et sa propre évolution sociale c'est de faiéantise intellectuelle. Parmi les spécificité de l'etiquetage et de l'invention des concepts en sociologie est de créer ses propres concepts. Ainsi ce que l'Occident considère comme période midiévale ou de Moyen âge n'est pas pour le monde musulman une période sombre et obscurantiste et moyenageuse mais une période de lumières avec deux grandes capiltales du monde civilisé Cordoue et Baghdad.
Quant à votre droit constitutionnel d'obtenir un visa, je n'ai pas besoin de paraphrasé Voltaire pour vous répondre.

@ Wallada: Je trouve excessif ton attitude par rapport à la laïcité et le fait de pouvoir étudier. Avant la Révolution française, il y avait la Sorbonne et il y avait des va et vient d'étudiants. Quant au respect: no comment.

@ Tarek: Il y aura une continuité.

khayati a dit…

@ Tarak
A propos de "culturelle". C'est une dénommination sujette à un classement administratif pour dire que nous ne sommes pas une association poliique dans le sens administratif (tjs)
A propos des 24, vous avez raison... Mais j'en ai gros de cette foultitude de gens qui donnent des leçons en étant "spectateurs"... Mais, que soient les bienvenues les avis des martiens comme d'autres galaxies...
Aussi, vous avez bien vu le changement de signature en attendant... Nous sommes légalistes et ne voulons aucunement de confrontation avec le pouvoir... Ce n'est pas notre nature ni notre objet... On est plus intelligent et à long terme, nous obtiendrons la légalisation.
Merci Walid et à tout me monde (tunisien et martien) pour l'intéret à cette Association

Anonyme a dit…

Et mais c'est qu'il y a du sport par içi .

Attention les gars, il y a ali le chimique et le groupe du kkk qui attaquent . Apportez la sableuse, le sable et le compresseur . On va décaper tout ça pour enlever les veilles croûtes et faire peau neuve .

Anonyme a dit…

Bonjour Walid,

Pourquoi Walid faut-il que la laïcité soit "bien définie sinon déjà connue dans notre contexte tunisien" alors qu'elle ne l'est nulle part sur la planète hormis sur le sol français ?

S'agissant de l'association que tu mentionnes, je pense que parler de la laïcité, dans le cadre tunisien, en utilisant ce terme précisément, c'est faire le "Monkey see, monkey do". Un "monkey" sevré à la culture francophone évidemment.

L'intelligence eut exigé de ceux qui militent pour le renforcement du caractère séculier de nos institutions de regarder un tantinet plus loin que leurs naseaux, notamment du côté des Etats de tradition luthérienne - qui sont de véritables Etats à fondement religieux - mais lesquels, paradoxalement pour nos "Monkey see, monkey do" ont su ériger des institutions parmi les plus sécularisées de la planète. La laïcité n'a jamais été une fin en soi. Elle n'a été qu'un moyen, pour un contexte bien spécifique, en l'occurrence français, pour garantir la sécularisation des institutions.

Et il n'est pas exagéré d'affirmer que cette même laïcité française serait, dans le contexte tunisien, le pire des moyens pour servir la finalité de la neutralité de l'Etat. Et à cet égard, je n'ose même pas imaginer la gravité des conséquences d'un discours d'apprentis-sorciers qui aurait laissé, en Suède, en Norvège ou en Angleterre le champ religieux à la merci de quelques rédempteurs obscurantistes. Pardon de le répéter, mais il faut vraiment être un "Monkey see, monkey do" pour chercher à calquer le contexte français et sa solution laïque à la Tunisie. Il faut faire preuve non pas de graves lacunes académiques, mais plutôt d'une inconscience folle pour songer un instant abandonner le champ religieux afin de l'offrir sur un plateau en or à nos rédempteurs à l'obscurantisme parfois enviable.

Que ces "Monkey see, monkey Do" continuent à jouer avec le feu..., et ils incarneront bientôt le meilleur instrument susceptible de faire basculer la Tunisie dans l'escarcelle de cesdits rédempteurs !

Évidemment, ma réaction n'a rien de personnel vis-à-vis des membres de l'association mentionnée. Et je ne suis pas loin de penser que pour certains d'entre eux, le fait de partager un thé sur une terrasse de café peut se révéler être un moment fort sympathique.

Cordialement Astrubal

Walid ben omrane a dit…

@Astrubal:
Bonjour, ma remarque concernant la définition de la laïcité concerne en fait l'article ou le déterminent la/Al(en arabe) qui nécessite dans le cas de cet intitulé de l'association une pré-définition à deux dimensions du mot.
Je partage ton approche concernant la non adéquation de la laïcité française à notre contexte tunisien. La religion de nos jours est un domaine stratégique que l'Etat doit normaliser (lui donner des normes). Face au salafisme, la meilleure remède c'est de reformer un islam tunisien capable d'être une alternative crédible et salutaire à nos jeunes.
Merci pour ton passage.

Anonyme a dit…

La laïcité est comme la langue d'Esope,le meilleur est le plus mauvais des plats.
En France aujourd'hui, sa défense sert souvent de paravent à l'islamophobie ambiante et permet de libérer une certaine parole.
La défense de la laïcité est l'argument absolu.Ainsi récemment on a interdit à des mères de famille d'accompagner leurs enfants lors de sortie scolaire sous prétexte qu'elles portaient le voile,je ne suis pas sur que la laïcité était grandement menaçée par ces mamans, par contre qu'on bien pu penser leurs enfants?
Dans nos pays musulmans, et c'est un algérien qui parle, les enjeux sont différents.La défense de la laicité est un enjeu politique qui peut servir à beaucoup de choses, brider les islamistes, aussi "light" soient t-ils (cf la Turquie, et là ce sont les militaires qui protègent un ordre établi il y a bientôt 100 ans, ou a faire sortir nos pays d'une certaine forme d'arriération etc...
Probablement que dans une société moderne il faut séparer le politique du religieux, mais nier le fait religieux conduit forcément à des tensions.Pour mémoire je rappellerai que la reine d'Angleterre est chef de l'église anglicane, que le président des USA prète serment sur la bible ("In god we trust") etc..., c'est pays sont pourtant de belles démocraties,largement supérieures en tout cas aux notres

Anonyme a dit…

Re-Bonjour Walid et merci pour ton accueil

J’avais bien saisi le sens de tes propos et je reconnais avoir bien souri à leur second degré :)

Et c’est ce même second degré qui m’a poussé à réagir. Et ce qui pouvait de ma part ressembler à une remarque qui t’était adressée (pourquoi la laïcité en Tunisie ?) ; mon «second degré» qui n’était pas, lui, si évident je l’avoue, visait en réalité d’autres auteurs :)

Sinon, quant à ton affirmation selon laquelle «l'Etat doit normaliser [l’Islam] (lui donner des normes)», je ne peux qu’apprécier la lucidité de tels propos. Car de mon point de vue, c’est exactement là où il y a un problème. Autant je suis de ceux qui pensent que la disposition constitutionnelle qui fait de l’Islam religion d’Etat est politiquement indispensable, autant la portée d’une telle affirmation exige la clarification et surtout un «bornage» rigoureux.

En somme, c’est même capital pour que l’appropriation de la religion par l’Etat (en tant que moyen pour contenir l’instrumentalisation du religieux) ne soit pas soumise à l’arbitraire des gouvernants et que, d’autre part, par un tel «bornage», soustraire les libertés fondamentales (et la loi en général) à l’emprise religieuse. Et s’il existe - scientifiquement parlant - un paradigme universel d’un développement séculariste de l’Etat moderne, c’est bien ce modèle qui consiste par le passage de l’appropriation de la religion par l’Etat. Et si l’on observe tous les Etats ayant atteint un niveau appréciable en matière de sécularisation de leurs institutions, aucun n’y fait exception, y compris la France.

Et pour ce dernier pays, hélas pour nos laïcistes, leur discours de «monkey see monkey do» est dans l’incapacité de réaliser que la loi française de 1905 n’est que le second volet, voire la «fille biologique» du Concordat de 1801. Car ne pas réaliser que la loi de 1905 est sortie des entrailles, entre autres, de l’article 6 (*) dudit Concordat, c’est faire l’impasse, scientifiquement absurde, sur tout le processus de pacification des rapports de la religion à l’Etat imposé par le Concordat. Enfin, même la loi française de 1905 va se révéler n’être qu’une forme de développement ultérieur exceptionnel. Puisque, en effet, la plupart des grandes démocraties sécularistes vont conserver ce lien organique entre l’Etat et la religion (cf. les quelques exemples que j’évoque au milieu de cet article) (juste après les illustrations).

Aussi, sommes-nous donc du même avis : Ne pas défaire le lien Religion/Etat par nécessité politique, tout en clarifiant, in jure, la portée de ce lien organique.

(*) Article 6 du Concordat de 1801 «Les évêques, avant d'entrer en fonctions, prêteront directement, entre les mains du premier Consul [c’est le Chef de l’Etat en fait], le serment de fidélité qui était en usage avant le changement de gouvernement, exprimé dans les termes suivants :" Je jure et promets à Dieu, sur les Saints Evangiles, de garder obéissance et fidélité au Gouvernement établi par la Constitution de la République française. Je promets aussi de n'avoir aucune intelligence, de n'assister à aucun conseil, de n'entretenir aucune ligue, soit au dedans, soit au dehors, qui soit contraire à la tranquillité publique; et si, dans mon diocèse ou ailleurs, j'apprends qu'il se trame quelque chose au préjudice de l'Etat, je le ferai savoir au Gouvernement."

Cordialement Astrubal

@Madjid

Hormis quelques réserves, comment ne pourrais-je pas adhérer :) ... notamment aux exemple que tu mentionnes ?