Je tiens à remercier Madjid pour avoir référencé mon blog Voies et Voix dans les brèves du site
l'égalité d'abord.
Le fait de vouloir reprendre les mêmes shemas d'évolution d'une expérience sociale comme archétype pour les autres sociétés est une maladresse méthodologique flagrante (
Corbin). Pire, le fait d'appliquer un processus déjà bien fermenté comme la laïcité à une société tunisienne comme la notre serait de la pure laboure de plage (A imaginer un agriculteur qui sème la terre d'une plage pour avoir du blé sans tenir compte de la teneur en sel et de de l'eau de la mer afin de lutter contre la famine). L'objectif d'un laïc modéré serait la lutte contre
"l'obscurantisme" (la défensive) et l'élargissement de la sphère de
la liberté (l'offensive). Le moyen pour y parvenir séparer la religion de l'Etat. J'aimerais tout d'abord fixer les abords sémantiques de ces deux concepts de la stratégie (en tant que socle d'objectifs à atteindre) laïque. Je commenterai dans ce post le premier concept. L'"obscurantisme" est un concept d'identification du courant religieux chrétien. Le nom est un "antonyme" du mot lumières. Le mot Lumières désigne les idées de liberté du XVII pour l'historien de l'Occident. L'obscurité parvient pour un occidental laïque des temps du Moyen âge. D'ailleurs le mot moyenâgeux est très péjoratif. Le Moyen âge est aussi une période historique qui précède la période moderne et succède à la période antique. C'est une période entre deux chutes la chute de Rome (476) et la chute de Grenade (1492). C'est la période de décadence pour l'Occident chrétien par rapport aux autres civilisations de l'époque. Dans l'imaginaire collectif occidental cette période est celle du règne de l'Eglise et du despotisme monarchique. Elle présente la période du sous-développement technologique et civique. L'Eglise était contre la transformation du monde. Le mot transformation est à prendre au sens hegelien (donner une forme et non changer). Elle considérait le monde comme l'empire de Satan. Le croyant doit aspirer à l'au delà à l'éternel. Ainsi, elle s'est opposée à l'usage du zéro par les marchands chrétien de l'époque car elle considérait le zéro comme de la mécréance puisqu'il incarnait à ses yeux le néant. Anthropologiquement la prise de conscience (même au sein de l'Eglise avec le pape Sylveste II 999-1003 qui s'était déplacé vers le nord de Cordoue pour apprendre les mathématiques) et l'évolution vers une conscience considérant l'Eglise comme un entrave au progrès s'est faite au moment de la confrontation entre les idées scientifique (permettant la transformation du monde) et la fatalité chrétienne (permettant le maintien d'une certaine hiérarchie sociale et intellectuelle au sein de la société). Et c'est à partir de la chute de Grenade en 1492 que cette confrontation d'idées a pris un nouvel élan grâce au passage des sciences (médecine, astronomie, mathématique...) du monde musulman vers le monde chrétien par le biais de la traduction et de l'assimilation. Ce qui a engendré une évolution en deux dimensions: une évolution théologique vers une théologie de la libération (passage vers le positivisme) et une évolution scientifique vers un développement des sciences humaines et sociales enfants des sciences exactes et ennemis déclarés aux idées théologiques. La victoire des idées du changement (transformation du monde) s'est déclenchée à partir de la Renaissance et a connu son apogée au XVIII avec la Révolution française avec une liquidation de l'alliance Eglise- monoarchie puis de la monarchie. -2-