Une très jolie traduction du poème "madrassat al hub", L'école de l'amour, de Nizar QABBANI par Nebil RADHOUAN parue dans la presse littéraire d'aujourd'hui.
Ton amour m’a appris à être triste
Et j’ai, depuis des siècles, besoin
D’une femme qui m’attriste
D’une femme sur les bras de laquelle je puisse pleurer
Comme un oiseau
D’une femme qui réunisse des morceaux de moi
Comme les éclats du verre brisé
***
***
Ton amour, ma chère, m’a appris les pires habitudes
Il m’a appris à lire la bonne aventure
Dans ma tasse de café
Des milliers de fois chaque nuit,
A essayer la médecine des herboristes
A frapper aux portes des voyantes
Il m’a appris à quitter ma maison
Pour arpenter les trottoirs
Et traquer ton visage
Sous les pluies
Et les feux des voitures
Et traquer ta robe dans celles des inconnues
Et ta silhouette
Même…même…
Dans les affiches publicitaires
Ton amour m’a appris
Comment errer des heures
A la recherche d’une crinière gitane
Qu’envieraient toutes les Gitanes
A la recherche d’un visage…d’une voix…
Qui soient tous les visages et toutes les voix.
***
Ton amour, ma chère, m’a fait entrer
***
Ton amour, ma chère, m’a fait entrer
Dans les cités de la tristesse
Et moi, comme toi, je ne suis jamais entré
Dans les cités de la tristesse
Jamais je ne savais
Que la larme c’est l’homme
Et que l’homme sans tristesse
N’est que souvenir d’homme.
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