J’ai eu l’occasion de suivre les prêches de quelques mosquées parisiennes et j’ai remarqué avec beaucoup de regret l’archaïsme du discours religieux musulman ; un arabe littéraire très classique, un français quasi-absent et des thématiques cultuelles dominantes.
Comme les cycle des saisons, ce discours religieux est itératif ; pèlerinage, Ramadan, zakat meublent chaque semaine les prêches. L’actualité est absente. Le dernier désastre haïtien semble ne pas intéresser nos imams. Rien de contemporain, de réel, d’attachant dans les mots prononcés par ces « guides » de la foi musulmane.
Pourtant, l’Islam de France, et malgré les lacunes de civilisation, vit dans un climat de liberté et de débat meilleur à celui qui se trouvait dans le monde arabe. Je n’ai pas remarqué d’impact concret du monde des idées sur le discours religieux.
Les problèmes des musulmans de France sont nombreux ; le discours religieux doit, à mes yeux, participer à trouver des solutions multidimensionnelles en ayant des postions claires sur les questions brûlantes comme la mondialisation ou la crise économique, ou le chômage ou la précarité des conditions de vie des pauvres dans le monde ; bref, il est temps que ce discours devienne, à l’instar du fondement philosophique du monotheisme musulman (lil aalamina), universaliste, contemporain se détachant des carcans culturels de l’Islam maghrébin.
Il est temps qu’une théologie de la libération de l’Islam voit le jour et sorte des cercles limités de l’élite musulmane vers la masse et la foule. (I).
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3 commentaires:
le discours religieux doit, à mes yeux, participer à trouver des solutions multidimensionnelles en ayant des postions claires sur les questions brûlantes comme la mondialisation ou la crise économique, ou le chômage ou la précarité des conditions de vie des pauvres dans le monde ; bref, il est temps que ce discours devienne, à l’instar du fondement philosophique du monotheisme musulman (lil aalamina), universaliste, contemporain se détachant des carcans culturels de l’Islam maghrébin.
Il est temps qu’une théologie de la libération de l’Islam voit le jour et sorte des cercles limités de l’élite musulmane vers la masse et la foule.
QUE PROPOSEZ-VOUS CHER MONSIEUR?? OU PLUTÔT QUEL ISLAM PROPOSEZ-VOUS??
MERCI DE M'ÉCLAIRER..
Cher Anonyme,
Vous souhaitez donc que les prêches du vendredi ne s'occupent pas uniquement du culte. Cela est parfait si vous pensez que la vie de tout les jours permet d'approfondir la foi.
Mais, malheureusement vous en arrivez immédiatement à exiger des engagements des imams et des prises de position sur les affaires qui sont ici du domaine du politique et non pas uniquement en rapport avec la foi. Exemple : c'est bien d'en appeler à l'aide lors des tremblements de terre, mais de là à dire que l'Etat ne fait pas ce qu'il faut, c'est autre chose.
Rien n'empêche le citoyen-imam de prendre des positions en écrivant, en débattant et en s'engageant dans les partis ou associations de son choix.
Et là il y aura débat sur la place publique qui n'est pas la mosquée, l'église ou la synagogue. Car, à la mosquée ou dans les temples, c'est lui l'imam ou le prêtre qui parle et les autres n'ont qu'à dire AMEN ! Il n'y a jamais eu débat à la mosquée ou au temple !
C'est cela que les musulmans n'ont jamais compris : la mosquée c'est la voix de son maître et n'a jamais développé l'esprit critique et le débat contradictoire des affaires politiques et sociales.
C'est l'agora, la place publique, qui remplit ce rôle et chacun doit avoir le droit d'y prendre la parole à tour de rôle et qu'elle soit minutée pour qu'aucun parti n'abuse des populations.
Nos imams ont toujours abusé de nous, des croyants et crédules qui n'arrivons pas à séparer les sphères publiques de la sphère spirituelle et privée.
Si vous constatez que les mosquées en France ne font plus de politique, c'est que nos imams ont enfin évolué et comprennent qu'ils ont le droit de faire la politique mais en s'exposant à la critique. Comme vous le faites ici, dans cet espace public. Vous avez le droit de me dire NON et pas uniquement de dire AMEN notre imam Hilout
Avec tous mes respects
Cher Walid, je pense ici à Abu yaareb el marzouki, qui met face à face le populisme de religieux et l'élitisme de la gauche, et critique leurs dialogue de sourd. L'imam peut jouer le rôle d'un animateur sociale et participer à l'évolution de la communauté, sans déborder sur le politique. D'où l'urgence d'un renouvellement du discoure religieux.
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