Les deux dernières semaines étaient très animées pour moi. J’ai pu assister à trois événements majeurs concernant l’île de Jerba. Premier événement, la création de l’association des amoureux de Jerba en France. Le nom de l’association Djerba-action (le site de l’association est en construction). Le 4 avril dernier, il y a eu à Paris une réception inaugurale de la nouvelle association. L’événement a rassemblé plusieurs personnes, en majeure partie des jeunes, autour d’un cocktail, pour aborder différentes discussions concernant les activités de l’association. Djerbaction développe quatre axes de travail à savoir l’axe culturel, l’axe du développement durable, celui du business (sans cet axe on n’est plus jerbien !!!) et l’axe de la solidarité. Ce dernier est celui dont je préside le groupe de travail. Son objectif pour cette année 2010 est de parrainer un ou plusieurs étudiants tunisiens. Nous sommes partis d’un constat : les différentes lacunes rencontrés par l’étudiant tunisien à son arrivée en France entravent la réussite de notre matière grise nationale : logement, petit job, solitude, désengagement citoyen….
L’autre action qui me tient à cœur est celle de mettre en exergue une sorte de pont entre l’association et l’infrastructure scolaire à Jerba. Je pars aussi d’un diagnostic de la situation des écoles de l’île. L’exemple de l’école de Beni Magaal, là où j’ai fait mes études de 1988 à 1991 (elle fête cette année son anniversaire n°60), illustre à merveille le déséquilibre des priorités dépensives sur l’île et partout en Tunisie. En face de la dite école, on trouve à quelques mètres la mosquée de Beni Magaal. Avec la canicule des dernières années, les croyants ont fini par installer plusieurs climatiseurs au sein de la mosquée. Avoir de l’air conditionnée pour une page horaire insignifiante (50 minutes au maximum) par rapport au volume d’heures que passaient nos élèves dans leur école est à mes yeux une injustice à la fois morale et sociale et sans doute un péché flagrant. N’en parlons pas de l’état des fenêtres et des toilettes au sein de cette école ou bien de la laideur du nouveau minaret de la mosquée Hadher Bach près de Midoun, là où feu Salah Ben Youssef a fait ses études, et de l’immeuble construit au dépend de l’ancienne mosquée pour accueillir les vagues illimitées des croyants !!!
Deuxième événement est les deux rencontres organisées par l’association jerbienne, à majorité ibadhite, avec le Pr. Kamal Omrane, l’actuel président de la radio Zitouna . Kamal Omrane a animé une conférence sur l’ibadhisme et son rôle civilisationnel ainsi qu’une rencontre-débat autour de la relation entre la religion et la culture. J’ai posé quatre questions au Dr. Omrane concernant l’émergence d’un islam tunisien capable d’avoir son autonomie intellectuelle et de contrecarrer les autres formes d’islam oriental, concernant l’importance de relier la lecture de la révélation et celle du cosmos, concernant le sens linguistique du mot religion en arabe et concernant l’appropriation de l’espace virtuel par les jeunes et l’élite tunisienne. J’ai été très satisfait par les réponses du conférencier d’autant qu’il contribue par son engagement dans le fait religieux dans le développement d’une théologie de la libération ce à quoi j’aspire intellectuellement et éthiquement.
Troisième événement, c’était la rencontre avec Kamal Tmerzizt, l’un des érudits de l’île. Il a écrit plusieurs livres sur Jerba et sur la Tunisie. Guide touristique international, ethnologue, il mêle dans ses écrits l’engagement dur du citoyen actif et la finesse du style pour défendre ce qui reste comme beauté sur la terre de Phla. SI Kamal prépare des histoires/nouvelles berbères de Jerba pour enfants. Il écrit dans le journal local d’al jazeera des articles pimentés sur la situation désastreuse de l’environnement à Jerba.
1 commentaire:
bonne chance pour la djerbaction
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