mardi 24 mars 2009

Dur, dur d'être étudiant

Il ne s'agit pas d'une imitation d'une caprice infantile, il s'agit d'une réalité sordide. En regardant hier soir l'émission envoyé spécial sur les étudiants de France, je me suis rendu compte de l'ampleur des difficultés et du degrés de la précarité dans lesquels vivent les étudiants de la quatrième puissance économique mondiale. Le reportage a mis en exergue une certaine marginalisation matérielle démesurée de la masse étudiante populaire. Des étudiants qui vivent avec moins de 500 € /mois, n'arrivent plus à s'en sortir. Un petit calcul simpliste s'impose pour rapprocher un peu la situation de l'étudiant français à celle du tunisien. La comparaison est dans ce cas pertinente. Le prix d'un pain en France est de 1 €; l'étudiant français peut acheter avec une bourse de 500 € 500 pains. L'étudiant tunisien paie 240m le pain x 500 = 120 DTN.
A l'époque où j'étais étudiant à Tunis en 2000 et nonobstant une politique de dépense ultra-jerbienne je dépensais 150DTN.
Je n'aime pas beaucoup user d'un comparatisme tout azimut, sans une vraie grille de critères scientifiques, pour rendre les résultats crédibles mais je sais par expérience (j'ai vécu 5 ans à Tunis et 5 ans à Paris dans un milieu purement estudiantin) que le statut d'un étudiant dans ces deux pays est le même hormis un accès plus souple et plus confortable aux savoirs en France la galère est la même. Je dirais même que l'étudiant tunisien a un atout majeur celui de la famille tandis que l'étudiant français se trouve des fois seul à la merci des tiers les allocations, les bourses, les aides... Des tiers qui sont de plus en plus réduits par la politique rigoureuse de la droite française.
Je ne peux pas ne pas évoquer une catégorie d'étudiants qui souffrent le plus dans ce contexte de crise économique. Il s'agit de mes compatriotes tunisiens et Dieu sait combien j'en ai vu d'étudiants tunisiens maîtres dans des filières littéraires ou en gestion-économie-comptabilité qui galèrent pour subvenir à leur besoins vitaux; travailler, se loger, étudier et qui finissent par abandonner leurs études et devenir des sans-papiers assumés.

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